Étudier la sexuation et la sexualité comme des constructions, c’est rouvrir les identités, les corps, les existences, pour analyser les normes qui les traversent, et, en amont, les fondements imaginaires qui les sous-tendent. Une telle interrogation sur le genre est au cœur des problématiques culturelles et sociales contemporaines, et la recherche en littérature, arts, langues et sciences humaines est essentielle pour faire avancer la compréhension de phénomènes structurant le monde actuel et répondre aux questions des acteurs du monde politique comme à celles des citoyens.
Le thème transversal « le genre en question(s) » de l’UR Plurielles s’intéresse tout particulièrement à la construction des identités sexuées à l’œuvre dans les arts et la littérature, mais il s’occupe également des façons dont la langue (les langues) et les civilisations, dans leurs dimensions historiques et sociales, établissent des normes et définissent les êtres en fonction de leur genre.
Les études menées dans le cadre de ce thème abordent des faits, des œuvres et des théories. L’on partira du principe que les idées, pas moins que les œuvres, peuvent être considérées comme des espaces de fiction où se déroulent les récits qu’une culture, un.e auteur.e, une communauté se raconte à lui/elle-même, et à propos de lui/d’elle-même. L’on mettra ainsi en débat les mythologies de la différence sexuelle élaborées dans les œuvres et les sociétés, et la façon dont s’y déploient les possibilités de sa redéfinition, de sa subversion, ou de son dépassement.
À la rencontre entre les études féminines et féministes, et la philosophie de la déconstruction, la notion d’écriture sous-tend notre analyse des imaginaires, des formes, des œuvres qui fait jouer différentes approches du féminin, masculin, trans-, inter- : analyse de féminités complexes, gender studies, queer, approches intersectionnelles. Elles permettent d’analyser des objets qui intègrent le genre à différentes échelles, comme les représentations genrées de l’hospitalité, les temporalités féminines, la dimension politique de l’intime, ou l’étude des représentations du vivant et de la matière. Le croisement entre arts et littérature ouvre également la possibilité d’envisager autrement des philosophies contemporaines, comme les éthiques du Care ou la phénoménologie féministe, en y réintégrant l’élément de l’écriture.
Les études de genre aujourd’hui : comment articuler les études sur le/les genres et les ondes de choc de la société contemporaine (débats sur le harcèlement, sur l’inceste, sur la parité mais aussi sur la parentalité, la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui) ?
La représentation du corps féminin/masculin : l’on interrogera les échanges qui s’établissent entre les connaissances culturelles et médicales du corps humain. Quels sont les marqueurs du féminin et du masculin ? Peut-on définir le féminin par le savoir anatomique ? Comment concevoir et représenter la bouche féminine, organe du désir et de l’alimentation ? Peut-on inventer des êtres hybrides, mi-féminins, mi-masculins, par une masculinisation/féminisation des corps et/ou de l’écriture ?
La subversion des modèles : les représentations normées sont dominées par des modèles qui empêchent de voir la diversité des modalités d’existence. En replaçant la construction des normes dans une perspective historique, l’on étudiera les moyens et la temporalité d’une possible subversion des genres.
Pour le lancement de son programme « Biodiversité et pensée écologique dans l’imaginaire (du) féminin », l’ERCIF propose un séminaire en anglais sur le thème : « Des droits humains aux droits de la nature », dans le cadre des « Horizons de la recherche » de l’École Doctorale. Mode hybride : Maison de la Recherche et réunion Zoom
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