Mémoires plurielles du monde russe et est-européen
Le quinquennal qui s’achève a été marqué par la constitution, au sein de l’Université Bordeaux Montaigne, d’un pôle d’étude sur les langues et cultures de l’Europe centrale et orientale, structuré en réseau, dans le cadre de l’équipe-projet Mémoires plurielles du monde russe et est-européen. La visée principale était de mettre en évidence, afin de mieux la comprendre, la spécificité des pays est-européens par rapport à certains enjeux. Le thème général a été choisi afin de répondre à une urgence sociétale dans les pays de l’Est de l’Europe, où la fin des régimes communistes, les recompositions territoriales, l’intégration européenne à un rythme variable se sont soldées par une crise de la mémoire et des problèmes d’adhésion aux « valeurs européennes ».
Les enjeux de cette réflexion sont de deux sortes :
- mieux comprendre les difficultés de la construction européenne en étudiant la conscience que les sociétés et les nations d’Europe de l’Est ont de leur propre passé : politiques mémorielles, conflits de mémoires entre nations, (ré)écritures du passé par la littérature, les arts, l’histoire, silences et non-dits, survivance du passé et sa transmission ;
- œuvrer à la construction d’« une science et […] conscience européennes communes » par la mise en avant des études comparatives et l’intégration, dans les travaux de recherche, de l’expérience esteuropéenne, souvent marginalisée ou délégitimée.
L’exécution de ce programme a été fortement perturbée par la crise sanitaire. En raison de la pandémie et de ses conséquences, notamment de la fermeture des frontières avec de nombreux pays extérieurs à l’UE, et en particulier avec la Fédération de Russie, il n’a pas été possible d’avancer dans la réflexion au rythme souhaité ; l’accès aux archives et documents est actuellement compromis ; les contacts avec les chercheurs sont fortement réduits. C’est pourquoi ce programme, toujours en cours, sera poursuivi au-delà de la fin 2021. La problématique des « mémoires plurielles » constituera le socle des travaux de recherche à venir et évoluera progressivement dans de nouvelles directions, selon le mode de structuration suivant :
1. Mémoires et identités dans l’aire est-européenne et slave ; mémoire et création
2. Pour une réécriture de l'histoire de la scène russe
3. Multiculturalité et altérité